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Portrait Une gendarme au contact des agriculteurs

L’adjudante Julie Bléron est référente agricole au sein de sa brigade. Dans cette fonction, elle suscite davantage de proximité entre le monde agricole et les forces de l’ordre.

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Il y a un peu plus d’un an que la hiérarchie de Julie Bléron a recherché des volontaires pour devenir les tout premiers référents agricoles des forces de gendarmerie. Endosser ce nouveau rôle a paru « naturel » à cette gendarme, en poste depuis 2005. Femme d’agriculteur, la jeune mère de famille, adjudante de communauté de brigade à Sées, dans l’Orne, connaît bien le monde agricole. Les vêlages, la traite, les machines agricoles, les cultures, les animaux, autant de choses qui parlent à celle qui a suivi un cursus « sport études équitation » au lycée et a même songé à devenir vétérinaire.

Sport études équitation

À défaut de soigner les maux des animaux, Julie traque aujourd’hui ceux de notre société. C’est d’ailleurs cette appétence pour l’enquête qui l’a attirée assez tôt vers les métiers de la gendarmerie. Baccalauréat en poche, Julie passe avec succès les tests dès 2002. Mais un problème de vue compromet son incorporation. Tenace et fidèle à son objectif, elle ira jusqu’à se faire opérer des yeux pour pouvoir finalement intégrer le corps de métier en 2005.

Briser le mur

La fonction de référent agricole qu’elle occupe aujourd’hui au sein de la gendarmerie est nouvelle. Elle a été mise en place dans différents départements ruraux de France à la fin de 2019. Dans l’Orne, ils sont entre dix et quinze à s’y employer. « La proximité des forces de l’ordre avec les agriculteurs s’est dissipée au fil des ans, remarque l’adjudante. Les unités de gendarmerie se sont regroupées, elles ont fusionné. En parallèle, l’agriculture aussi a évolué. Il y a moins de présence dans des fermes plus isolées et plus vastes… »

Dans ce contexte, le rôle des référents est de susciter de la proximité et de permettre l’échange d’informations dans les deux sens. « Les agriculteurs sont ceux qui occupent l’essentiel du territoire. Ils peuvent voir certaines choses. Mon but est de les inciter à nous remonter des informations qui pourraient nous échapper. Ils ne doivent pas hésiter à nous contacter et à passer nous voir, insiste Julie. Nous voulons leur montrer qu’il y a une écoute de notre part. Par ailleurs, nous proposons aux entreprises des diagnostics de sécurité gratuits. Nous mettons aussi à leur service une application d’alertes par SMS vigientreprise61. » Le fait que Julie connaisse le milieu lui permet d’engager plus facilement le dialogue avec les exploitants. Elle aide également ses collègues qui en sont plus éloignés.

L’objectif est aussi de proposer à sa hiérarchie des actions à mener et ciblées autour du monde agricole. « Cela prendra du temps. La mission de référent agricole vient s’ajouter à mes autres fonctions. Je reste gendarme à part entière ! Par ailleurs, cette première année a été gâchée par le contexte Covid. Je compte faire la tournée des fermes de mon secteur à moyen terme. Si j’arrive à faire changer le regard des agriculteurs sur les gendarmes et à briser ce mur qui nous sépare, alors j’aurais réussi une grande partie de la tâche qui m’est confiée. »

Alexis Dufumier

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